Créée le 10 mars 2010 et soutenue par un large consensus politique, intégrée dans le code du Service national, la loi sur le Service Civique a été adoptée le 10 mars 2010 à la quasi-unanimité. Elle s’inscrit dans la droite lignée des grands modèles d’engagement, au service de la solidarité, de la cohésion nationale et de la mixité sociale, qui ont marqué le dernier demi-siècle. En 1965, la loi Messmer institue un service national. La notion est alors élargie, au-delà du service militaire, à de nouvelles formes d’engagement d’ordre civil : la coopération dans un pays étranger (CSNE) au service de l’aide au développement ou des urgences humanitaires et l’aide technique dans les départements et territoires d’outre-mer. En 1997, le service national est suspendu et remplacé par la « Journée d’Appel de Préparation à la Défense« , devenue en 2011 la « Journée Défense et citoyenneté« , obligatoire pour tous les Français entre 16 et 25 ans. Un an avant, les coopérants du service national du CNSE sont devenus les volontaires pour la solidarité internationale et la Commission européenne a créé un programme pilote : le Service Volontaire Européen (SVE). Un temps rattaché au programme Erasmus +, le SVE a intégré en octobre 2018 le Corps européen de solidarité, mis en place par l’Union Européenne.
En parallèle, en 1994, trois étudiants adaptent en France le concept de service civil, tel qu’il existe alors aux Etats-Unis depuis 1988, en créant l’association Unis-Cité pour favoriser l’engagement des jeunes dans les mouvements associatifs. Leur objectif : « qu’il devienne naturel en France que tous les jeunes, quels que soient leur origine sociale et leur niveau de formation, consacrent une étape de leur vie à la collectivité, et que cet engagement, temps de construction de soi et d’ouverture aux autres, soit une expérience de mixité sociale ».
Après les difficultés d’ordre social rencontrées dans certaines banlieues, qui atteignent un point critique à l’automne 2005, le Président de la République annonce alors la création d’un service civil volontaire, socle commun à toutes les nouvelles formes de volontariat qui ont émergé depuis les années 1990, dont le volontariat associatif. Il sera mis en place l’année suivante. Suite au rapport « Pour un service civique » porté par Luc Ferry en 2008, Martin Hirsch, Haut-Commissaire aux Solidarités Actives et à la Jeunesse, mène des consultations autour d’un projet de « service civique ». Elles aboutissent à la loi instituant le « Service Civique », qui est adoptée le 10 mars 2010 à une quasi-unanimité. Le nouveau « Service Civique », présidé par Martin Hirsch à ses débuts, puis par François Chérèque, rassemble ainsi, entre autres, le volontariat associatif, le volontariat civil de cohésion sociale et de solidarité, le volontariat civil à l’aide technique et le volontariat de prévention, sécurité et défense civile. En 2012, on compte déjà 25 000 missions de service civique, 50 000 en 2014 et, suite aux attentats de janvier 2015, le désir d’œuvrer en faveur de la reconstruction du lien social et la ré-inclusion de tous dans la société génère une croissance conséquente des missions proposées aux jeunes. Depuis la création, un demi-million de jeunes ont réalisé un Service Civique.
Le Service Civique, une réponse directe à la professionnalisation des armées.
Après l’annonce du 22 février 1996 marquant le choix présidentiel de professionnaliser les armées et de suspendre le service national, le Service Civique est proposé en 2010 comme une alternative d’engagement civil permettant aux jeunes de prendre part à des actions citoyennes et d’intérêt général au service de la Nation